“21 jours” – Synopsis

La rencontre improbable de deux personnages au ban de la société, de deux hommes au bout du rouleau, donne naissance à cette série aux allures de documentaire.

D’un côté, un documentariste raté enquêtant sur les parents qui enlèvent leurs propres enfants, de l’autre, un père sans passeport déchu de ses droits parentaux. Ils ont trois semaines pour retrouver une petite fille ballottée dans l’imbroglio d’un couple franco-américain. Une course contre la montre, véritable odyssée initiatique pour deux clandestins condamnés à se rendre aux États-Unis sans aucun moyen…

Une histoire rocambolesque qui conduira nos deux protagonistes, des trottoirs de la ville de Paris, aux plages marécageuses de New York City.

Seront-ils à temps au rendez-vous ?…

Note d’intention de l’auteur

« 21 Jours » est une série-road-movie à travers l’hémisphère Nord de la planète, qui nous raconte l’histoire d’un père sans passeport qui part sur un coup de tête, à la recherche de sa fille qu’il n’a pas vue depuis plus de 7 ans…

La recherche d’une enfant comme un besoin tripal / qui vient des tripes.

Le spectateur se prend au jeu du défi que vont affronter nos personnages un peu paumés mais tellement décidés à aller au bout de leur mission, de se jeter la tête la première dans une aventure dont le succès est loin d’être évident.

Un « voyage clandestin » qui mènera nos deux protagonistes des trottoirs de Barbès aux immenses plages de Jones Beach au Sud de New York City… Un défi de se rendre à New York en moins de trois semaines… Et sans passeport…

Cette série est inspirée de l’affaire « Mamousseau-Washington », où Charlotte, petite fille de 4 ans devait être rendue à son père américain suite à la condamnation de sa mère par la Cour de Cassation, au motif de « l’intérêt supérieur de l’enfant ».

Avec « 21 jours », je souhaite sensibiliser le spectateur sur la situation cruelle de ces couples mixtes qui se séparent, sur la souffrance de ces enfants tiraillés entre deux nations et qui sont souvent le fruit d’odieux chantages.

Et je souhaite également conférer à cette aventure un caractère non anxiogène, léger et plein d’espoir, sérieux mais très drôle, présent tout au long des 21 épisodes.

La façon de filmer, l’immersion dans la vie réelle pendant le tournage et le format documentaire adopté sont autant de points qui font que le spectateur se demandera régulièrement si nous sommes dans une fiction ou dans un documentaire. Une histoire vraie ou une fiction…

Note d’intention de la production

Pourquoi partir dans l’aventure « 21 Jours » ?

Parce que le sujet est sérieux – les problèmes des enfants nés d’une union mixte, lors de la séparation de leurs parents – mais le traitement de “21 jours” est drôle par les personnages principaux loosers mais déterminés, fort par le défi du voyage à accomplir, rythmé par les galères rencontrées lors de ce périple, touchant par la quête d’un père à bout de force…

Si nous aimons “21 jours”, c’est aussi parce que l’auteur nous le présente avec tellement de dynamisme et de conviction, que nous sommes déjà à le suivre dans son voyage.

Le format de “21 jours” est aussi un élément essentiel. 21 épisodes de 20 minutes pour 21 jours de voyage, 21 épisodes très rythmés (mais aussi 7 X 3 épisodes ou encore autrement), chaque épisode permettant de suivre sur une carte où se trouvent nos deux personnages principaux.

Et 21 jours de voyage, c’est l’occasion de rencontrer de nombreux personnages laissant présager un casting à la hauteur de l’aventure.

“21 jours”, c’est une aventure de personnages originaux que rien ne peut arrêter. C’est évidemment une façon de filmer à l’identique des moyens de nos deux personnages, en trouvant des astuces pour partir léger et donner à l’image une vraie allure de documentaire.

“21 jours”, c’est un projet sérieux, où tout est déjà prêt pour partir.

Découvrez le teaser “21 jours”, son ambiance et un avant-goût de cette aventure…

ALY Productions

Stéphane BOUGEROL

Tel.: 06.16.45.56.42

 

“21 jours” – Une série de Tonio DESCANVELLE

Les personnages…

NOËL MANGIN, le père.

Personnage en bout de course, au bord du gouffre, il est légèrement psychotique. Après des années de galères, il lui arrive souvent de pleurer sur son sort, de se plaindre… Exclu de la société mais pas complètement abandonné par elle, il se re-fabrique une identité grâce à la relation avec ses voisins de palier. Sa voix lente, son souffle court et surtout ses faiblesses sont bien présentes. Jusqu’au jour où il reçoit un coup de fil « magique » provenant de sa fille. Et ce jour-là, il retrouve instantanément une force et une énergie vitale qui le poussent immédiatement à agir. Son quotidien sera notre fil conducteur tout au long de cette aventure. Il restera le plus souvent possible sous le regard du spectateur, et véritable point de vue de celui qui le filme.

ROBERT DOEQUY, le documentariste raté.

Robert est un documentariste de troisième zone qui n’a même jamais réussi à produire un de ses films… Jusqu’au jour où il a découvert Internet. Robert est un menteur et un arnaqueur patenté… Qui finira par mettre quotidiennement toute leur aventure sur Internet à des fins mercantiles. Et ce, sans en avertir son infortuné compagnon de route, jusqu’à ce que ce dernier s’en rende compte.

LA FILLETTE.

La fille de Noël, celle grâce à qui cette histoire existe…

LES PERSONNAGES SECONDAIRES.

Ils sont nombreux, rencontrés tout au long du périple. Ils sont secondaires mais avec des caractères très forts. Ce sont des guests qui apparaissent et disparaissent.

Extrait du premier épisode

… Le lendemain. La caméra de Robert Doequy se remet en marche sur le palier miteux de l’immeuble insalubre de Noël Mangin. Nous distinguons de vieux tubes qui courent le long d’un mur crasseux ainsi que le vieux bout de miroir cassé. Dans le reflet du bout de miroir, nous apercevons subrepticement l’image de Robert qui s’acharne à faire le point sur sa propre image.

Il se positionne ensuite devant la porte déglinguée de Noël et il regarde l’heure sur sa montre-bracelet.

ROBERT DOEQUY (off) (pour sa propre caméra)

Nous sommes le 20 mai… et… il est 14 heures…

Il frappe à la porte déglinguée. Un temps. Celle-ci s’ouvre enfin sur… Noël Mangin.

NOEL MANGIN (reconnaissant timidement ROBERT)

Ah, c’est vous…

ROBERT DOEQUY (off)

Bonjour… Je ne vous dérange pas ?…

NOEL MANGIN (méfiant devant la caméra)

Heu… Non, non… C’est pour quoi aujourd’hui ?…

ROBERT DOEQUY (off)

Ben voilà… Heu… Depuis, la dernière fois que je vous ai vu… J’ai réfléchi et…

Noël fixe l’objectif de la caméra, inquiet de la suite.

ROBERT DOEQUY (off) (enchaînant rapidement)

Et puis j’ai rencontré vos voisins qui m’ont parlé de votre combat atypique… De votre fille aux Etats-Unis… Personnellement, je trouve ça extraordinaire… Et heu… Surtout… Si vous pouviez m’accorder un peu de temps pour répondre à quelques questions… Pour peut-être, par la suite, arriver à monter un documentaire… Sur votre histoire… Et puis… Heu… J’ai un site Internet… Et heu…

A ces derniers mots, Noël tombe vraiment des nues et il coupe Robert avant que celui-ci puisse finir.

NOEL MANGIN (au travers de l’objectif)

Hein ???… Quoi ?… Qu’est-ce qu’ils vous ont raconté ?… Attends… Non, non, non, non, non… Je vais en toucher deux mots aux voisins, moi…

N’en croyant pas ses oreilles, Noël pousse la caméra de son chemin et frappe à la porte des voisins. La porte du studio de s’entrouvre sur Madame Yougovic surprise de voir Noël. Dans la profondeur, nous distinguons Patrick, l’énorme fils de Madame Yougovic.

NOEL MANGIN (directement à la voisine)

Ma vie et mes affaires… C’est pas un sujet de documentaire… C’est quoi ce délire ?… Je ne suis pas un animal curieux, moi…

Le FILS (en hurlant, sans bouger du fond)

Vas-y… Comment tu parles à ma mère toi !…

Une terrible sonnerie de téléphone retentie sur tout le palier. Elle est atténuée par le ton qui monte entre Noël et Patrick, le fils de la voisine.

Les portes des deux studios étant grandes ouvertes, Madame Yougovic en profite pour entrer chez Noël et décrocher le téléphone.

Madame YOUGOVIC (dans le combiné)

Allo ?… Allo ! Parlez plus fort, je ne comprends pas…

(puis, complètement retournée, en direction de la porte) Noël !… Noël… Vite, viens vite… J’comprends rien… Ca parle en anglais…

Int. Jour – Palier insalubre Studio VOISINE

Discussion très mouvementée entre Noël et Patrick, le fils, qui tient fermement Noël par le cou.

NOEL MANGIN (s’excusant presque)

Oui, non, mais… Ecoute Patrick… Tu te rends compte de ce qu’il veut faire ?… Il veut mettre tout ce qu’on a fait sur Internet… Je veux pas être « mis » sur Internet moi…

Patrick fini par relâcher Noël qui revient rapidement du côté de son studio.

NOEL MANGIN (à Mme YOUGOVIC qui lui tend le téléphone)

Ca n’a jamais appelé…

Il se saisit du téléphone et porte lentement le combiné à son oreille.

NOEL MANGIN (très timidement)

Allo ?…

Nous entendons la voix déchirante d’une fillette qui s’exprime en Anglais. Visiblement pressée par le temps, elle enchaine tout, d’une traite.

Noël semble alors dans une autre dimension.

PETITE FILLE (off)

Are you Noël ?… Are you my dad ?… Do you remember me ?… I’ve found your number in my mom’s stuff… Don’t tell her I called you because I would be in big trouble… She doesn’t want me to even think about you… But I save quarters of my own money to call you… I can’t stay long because it’s going to cut… And… I want you to know that I would like very much to meet you one day…

Emu, sans voix, Noël est sonné debout. Ses jambes le tiennent à peine.

NOEL MANGIN (marmonnant)

But of course…Me too…

Il est coupé par la petite fille qui continue sur sa lancée.

PETITE FILLE (off)

I am in New York city… My school is Manhattan School System… And… And… In three weeks… It’s the end of the school year… And I’m going to change school… Because me and my mom are moving to another city in an other state… I don’t really know where…

 

Une série de bips se font entendre sur la ligne.

PETITE FILLE

Oh god… It’s going to cut… It’s going to cut… Bye…

Noël n’a rien le temps de dire avant que la communication ne soit totalement interrompue. Bip. Bip. Bip. La ligne est déconnectée. Blême, il raccroche avant de se laisser tomber de tout son long sur une chaise.

Un long moment passe ainsi. Il finit par se relever et sortir du cadre.

Madame YOUGOVIC (off)

Patrick… Viens vite !!!… Il va redéconner…

Noir.

Int. Jour – Palier immeuble insalubre

Retour sur le palier. Désespérée, Madame Yougovic se tourne vers Robert qui se faisait oublier dans l’encadrement de la porte et le prend à témoin.

Madame YOUGOVIC (à la caméra)

Mais aidez-nous, là… Au lieu de rester comme ça…

Avec votre caméra, là !!!…

Surpris, Noël avait totalement oublié la présence de Robert.

NOEL MANGIN (s’approchant de ROBERT)

Ah… T’es encore là, toi ! Tu sais quoi ?… Reprends ta caméra…

Robert filme le visage bouleversé de Noël qui prend tout le cadre.

NOEL MANGIN (à ROBERT)

Tu veux toujours faire ton documentaire ?… Et ben vas-y filme… T’as une bagnole ?…. Hein ?… T’as une bagnole ?… Alors, si t’as une bagnole et que tu m’emmènes au Havre… Là, maintenant, tout de suite… Je te laisse tout filmer… T’as trente secondes pour te décider…

Robert baisse sa caméra et filme les jambes et les pieds de Noël. Pendant un instant le temps reste comme suspendu.

Robert DOEQUY (off) (excitation dans la voix)

Ecoute, heu… Ouais… Ben heu ouais…

NOEL MANGIN (off à ROBERT)

Alors rendez-vous dans deux heures porte Maillot…

Dans l’arrière-plan, nous entendons les récriminations de Madame Yougovic.

MADAME YOUGOVIC (off)

Mais c’est pas possible ça… T’as pas de passeport… T’as rien… Et même avec un passeport en règle… Ils ne te laisseront même pas franchir le bureau de l’immigration…

… to be continued …